Dans la cour de récré j’étais pas le plus fort. Il y avait ce type costaud, brutal, agressif qui faisait régner sa loi sur le bitume surchauffé qui cloquait autour des platanes. Une armoire à glace dont la simple pensée de croiser le chemin derrière un préfabriqué vous faisait rester au lit et mentir à votre chère maman : » J’ai mal à la tête maman, je vais pas aller à l’école aujourd’hui… »
Puis un jour j’ai découvert le jiu jitsu brésilien, et si tu veux, tous les types costauds du monde n’avaient plus que l’apparence d’un armdrag bien amené pour arriver dans le dos et finaliser d’un brillant mata leao, tandis que les filles de 3eme battaient des mains les yeux rieurs pleins de promesses secrètes.
Puis un jour j’ai rencontré Raphaël Abi-Rihan.
Non seulement il était plus costaud, mais il connaissait le jiu jitsu brésilien. Et pas qu’un peu : triple champion du Brésil, vice champion du monde Master en 2015, professeur de jiu jitsu à Rio de Janeiro, il m’a complètement oté toute idée illusoire à propos de l’égalité entre les hommes. Ce gars là est l’armoire à glace qui fait du jiu jitsu brésilien. Sa cour de récré c’est les tournois internationaux, les aires d’échauffement où un requin à jeun ne se risquerait pas sans arrière-pensée suicidaire. Son style est agressif, tourné vers l’attaque, précis, sans fioriture.
Fiez vous à son air mauvais et son oeil noir. Raphaël Abi Rihan n’est pas seulement menaçant et brutal, il est aussi sans pitié.
Et si vous ne venez pas au stage organisé le samedi 30 janvier à la salle, il viendra vous chercher. Je lui ai filé les noms, il a la liste.
Et tu es dessus.