Dimanche 8h du matin, la bise hivernale mord au visage. Comme le parking est bourré à craquer, il a fallu pousser un peu plus loin pour trouver une place. La bandoulière du sac entame l’épaule alors que j’arrive à proximité de l’entrée. Il y a toujours ce même type qui fume une clope, l’air pas concerné, et cet autre avec son chien court sur pattes qui passe là par hasard. Ils se demandent ce que foutent tous ces gens dans ce coin paumé un dimanche matin à l’heure où même le curé n’est pas levé. Encore un virage et voilà les portes du gymnase.
Ils sont là.
Quatre gros molosses discutent sans un mot, les cheveux ras, le regard dur. Ils portent des tee-shirts bariolés incohérents qui menacent les passants. Un frisson me parcourt l’échine, ces types sont dans ma caté c’est sûr, ils vont m’écrabouiller sur fond de bruits d’os qui craquent. Déjà ils me regardent de travers , c’est sûr ils m’ont reconnu, ils savent, ils sont beaucoup trop costauds, qu’est ce que je fous là? Je passe à proximité en détaillant une affiche du Loto du troisième âge pour ne pas avoir à croiser leur regard furieux. Je rentre dans le batiment en cherchant les cabinets les plus proches. Je dois absolument faire caca.
Fausse alerte. En fait ils étaient ceintures blanches catégorie plus de 100 kgs, et ils ont perdu au premier tour comme des gros nuls.
Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer pourquoi les types les plus mauvais sont toujours ceux qui ont l’air le plus terrible devant les gymnases ?
Les mois de janvier ont toujours été, jusqu'à présent, le coeur de la saison sportive,…
