La vieille année vient à peine de se finir qu’elle sombre dans l’oubli, avec toutes ses victoires et ses défaites, effacées aussitôt que le championnat suivant pointe le bout de son nez. Et en janvier y a du gros rendez-vous sur l’agenda. Comme chaque année depuis que le singe se roule par terre pour son loisir, Lisbonne accueille les championnats d’Europe. C’est le branle-bas de combat, les hotels sont pris d’assaut, les compagnies aériennes menacées, les femmes au foyer vont enfin avoir quelques jours tranquille pour faire les soldes. Mais surtout les gens sérieux redoublent d’intensité pour peaufiner leur préparation pendant les fêtes et à leur sortie, afin d’arriver à Lisbonne comme Napoléon à Austerlitz.
Chez nous, on ne coupe pas à la folie préparatoire, en poussant nos quelques athlètes engagés dans leurs retranchements les plus inaccessibles. Objectif : forger un mental d’acier insensible à l’adversité, associé à un corps de titane plus puissant qu’un char Pänzer.
Pourtant cette année, j’ai décidé de tout miser sur la stratégie. Je vais faire A, s’il contre par B, je me déploie en A1, s’il contre par C j’enterre en A2 jusqu’à ce qu’il me cède A3. Autant vous dire que les carottes sont cuites, les jeux sont faits, le vin est tiré et il faut le boire.
Quand t’as pas la tête, t’as les jambes. Cette année j’ai décidé d’avoir la tête.
Rendez-vous la dernière semaine de janvier pour voir les résultats de ces importants choix stratégiques.